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J.L.BOUZOU, cf. les liens hyerois.
Le Chateau


Dominant la ville au nord-ouest, le chateau d'Hyéres couronne une colline escarpée présentant à l'ouest un grand à-pic rocheux. Le site se prétait à coup sûr à la défense d'une agglomération et à la maîtrise de l'espace environnant: on peut penser qu'il fut occasionnellement utilisé dans ce but bien avant l'édification du premier chateau médieval.







HISTORIQUE


  • Premiére moitié du 11em siécle: période qui voit l'éclosion des chateaux privés en Provence, probable construction du chateau. Ce sont les seigneurs de Fos, attributaire de vastes domaines à l'est de toulon aprés l'expulsion des "Sarrasins", qui édifièrent cette premiére forteresse.

  • Fin du 11em siécle: la maison de barcelone hérita par mariage du comté de Provence. Mais la succession fut contestée, notamment par le compte de Toulouse. De nombreux seigneurs provençaux, dont les Fos, se ralliérent à ce dernier et c'est lui qui conduisit la noblesse provençale à la première croisade. Pendant un siécle et demi, les seigneur de Fos et d'Hyéres continuérent à manifester envers la maison de Barcelone une opposition opiniâtre qui prit souvent la forme d'une lutte armée. Les fos y connurent quelques succés mais toujours suivis de revers les obligeant à soumission...
    Ainsi s'usèrent peu à peu la fortune et le pouvoir de la famille de Fos. Le château d'Hyères souffrit de cette longue lutte et dut sans doute être réparé à plusieur reprises, voire partiellement reconstruit ou agrandi.

  • Début du 13em siècle: les Fos doivent céder à Marseille une partie de leurs droits sur Hyères. Et en 1257, aprés sêtre fait remettre ces droits, Charles d'Anjou, nouveau comte de Provence, exigea des Fos le retour au propre domaine comtale de l'ensemble de la tenure hyéroise. Désormais la ville et le château sont placés sous l'autorité directe du comte.
    Celui-ci établit à Hyères le siège d'une viguerie (circonscription administrative et judiciaire) et fit procéder aux aménagements, répartitions et modernisations du chateau. Ces travaux durent être trés important car c'est de cette époque que datent, pour la plupart, les plus ancien vestiges de la forteresse.

  • En 1323: Charles II, successeur de Charles d'Anjou, fit contrôler les fortifications. Ala suite de ce contrôle, la population dut prendre en charge diverses réparations estimées à 70 livres. Elle fut en outre sommée de réparer et compléter l'enceinte de la ville basse sous peine d'abandonner le "bourg-neuf" et de remonter se loger en totalité dans la ville haute.

  • En 1348: L'entretien et la garde des fortifications étant plus que jamais d'actualité, la reine Jeanne accorda à Hyères le privilége d'une rue franche -probablement celle située au plus prés du chateau- dont les habitants, astreints à la garde des remparts "tant de jour que de nuit", se trouvaient ainsi exemptés de toutes autres charges.

  • En 1382: Succesion de la reine Jeanne. Cela va diviser la Provence entre les partisans de Louis d'Anjou et ceux de Charles de Duras. Ce dernier fut d'abord reconnu par Aix et la majorité des communautés: ce fut l'Union d'Aix dont Hyères fit partie. Le château fut alors sous le contrôle du commandant des forces de l'Union, Spinolla, jusqu'à ce que celui-ci, changeant de camp, donne en 1387 la victoire définitive à Marie de Blois, veuve de Louis d'Anjou.

  • De 1423 à 1431: La garde du château fut assurée par Arnaud de Villeneuve. Celui-ci appartenait à la famille à la famille des seigneurs de Trans qui eut en ces années une certaine influence sur le territoire hyérois.

  • En 1438: A la recherche de fonds pour poursuivre à son tour le rêve italien, le roi René engagea, en 1438, le chateau et la seigneurie d'Hyères à Louis de Beauveau pour 74 000 florins d'or.

  • En 1524 et en 1536: les armées impériales déferlèrent par deux fois sur la Provence. La première fois, Hyères et son château résistèrent quelque temps avant d'être occupés. La seconde fois, ils furent épargnés alors que les autres lieux voisins de la côte étaient pillés et saccagés. Ce sort étonnamment favorable fit naitre dans le reste de la Provence des doutes sur la fidélité hyéroise.

  • De 1579 à 1596: le chateau d'Hyères joua un rôle stratégique de premier plan dans les guerres de religion. Pendant cette période, la Provence fut le théatre de violences aux multiplesenjeux où se manifestèrent non seulement les oppositions des ligueurs (catholiques) aux "razzats" (protestants), et du parlement au pouvoir royal, mais aussi des rivalités personnelles, et des interventions intressées du duc de Savoie. La ville d'Hyères demeura fidéle au roi avec asez de constance. Mais le chateau changea souvent de main. D'abord pour le roi, sa garnison se rallia à la ligue en 1588. Mais, l'année suivante, épuisée à la suite d'un long siège, elle dut laisser la place aux troupes royales, sans que le château ait été pris. En 1593, le duc d'Epernom, gouverneur de Provence, jouant dans dans cette affaire un jeu personnel, donna le commandement du chateau d'Hyères à Sigmans, un ligueur convaincu, que les troupes royales, curieusement commandées par le propre père de Sigmans, ne parvinrent pas à déloger. Henri IV, excédé, nomma un nouveau gouverneur: Charles de Guise, fils du Balafré, et dans la nuit du 6 février 1596, l'armée royales prit position dans la ville d'Hyéres. Des officiers ligueurs qui s'y trouvaient de réfugièrent au couvent Saint-Bernard et y organisèrent une première défense, permettant ainsi au château de se préparer à repousser l'assault. Une nouvelle fois, le chateau tint bon et c'est en décembre 1596 seulement que la garnison, aprés un compromis négocié, consentit à quitter les lieux.

  • Ces dix longs moi de siège éprouvèrent si durement la ville que l'on envisagea de la reconstruire sur la presqu'île de Giens. Henri IV y était favorable mais le projet fut abandonné à la mort du roi. Celui-ci avait, aussitot aprés les évenements, donné l'ordre de raser partiellement la forteresse et Louis XIII fit procéder à son démantelement.


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PLAN ET SITUATION


A: Tourelles jumelées
B: Tours
C: Porte principale
D1: Dépendances et terrasse supérieure
D2: Dépendances et terrasse inférieure
E: Citerne
F: Donjon
G: Terrasse
I: Grande poterne

Bâti sur une colline de 190mètres de hauteur, le château féodal se présentait comme une pyramide irrégulière ayant pour base un quadrilatére (au niveau de l'enceinte exterieur des lices).

En arriére des lices, le chateau posséedait trois enceintes concentriques qui barraient l'accès au donjon. Séparée par des basses-cours étroites et profondes, ces enceintes intérieures étaient reliées par quelques poternes bien protégées. La première enceinte, flanquée de tours, enserrait toute la forteresse. Suivant la crête de l'escarpement au-dessus de l'abîme au nord-ouest, cette enceinte, au sud-est, opposait un front extrêmement puissant.

Sur un pic rocheux de vingt mètres de haut, le donjon dominait l'ensemble, gardait le sud-est et surplombait l'unique porte de la forteresse. Cette porte, s'ouvrant sur la ville, se trouvait à l'escarpement du rocher.

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