En 1198, première mention d'une maison du temple à Hyères et de son commandeur Jordan. La tour faisait partie d'un important ensemble qui comprenait égalemant au 13em siécle un "cazal" (domaine entouré de de terres cultivables) et des dépendances diverses: grenier, écurie, forge, four... Ces batiments se répartissaient autour d'un énorme rocher "le piol", sur lequel s'appuyait la tour, et qui subsistera jusqu'au début du 19em siècle.
La maison du temple d'Hyères disposait de terres, prés, bois, vignes, "olivettes"...situés soit à proximité de la ville, soit au quartier des Bormettes, soit, pour la plus grande partie des terres labourables dans la vallée de Sauvebonne. Il s'agissait en fait d'une énorme exploitation agricole.
Comme toutes les maisons de ce type, son rôle consistait à approvisionner en matériel, blé, fourrage, argent, éventuellement cheveaux et hommes, les unités combattantes d'Espagne et de Terre Sainte. Il est cependant possible qu'elle ait eu en outre une certaine avtivité portuaire par l'intermédiaire des installations templiéres de Toulon qui, semble-t-il, étaient sous sa dépendance.
Les templiers étaient connus pou être d'excellents gestionnaires deleurs terres. Dès les premières années du XIIIem siècle, la maison de Temple d'Hyères était capable de remettre au Comte Alphonse II une importante quantité de blé.
Par la suite, et jusqu'à la suppression de l'ordre du Temple, aucun document de l'époque ne nous renseigne sur les biens et l'activité de la maison d'Hyères. A peine trouvons nous quelques mentions de ses commandeurs: Bertrand de Gardanne (1213), Isnard Ricard (1236), Lambert (1256), Guillaume Dalmas (1271). Cependant, des documents du XIVem siècle nous confirment dans l'idée que les terres templières étaient particuliérement bien tenues. De plus, la présence des batiments de la maison du Temple à l'exterieur des remparts d'Hyères a surement joué dans la structuration du Bourg-neuf alors en formation, tandis que la situation même de la tour en faisait un point avancé de la défense de la ville et de ses accés.
A la fin du XIIIem siècle, et notamment aprés la chute de Saint-Jean d'Acre (1291), l'ordre des templiers périclita. Les maisons d'Hyères et de Péirassol furent réunies sous l'autorité d'un seul commandeur, Raymond des Angles. En janvier 1308, lors de l'arrestation générale des Templiers en Provence, la liste dressée pour la maison de Hyères ne comprend plus que trois noms, outre celui du commandeur.
Aprés la supprsession de l'ordre du temple, ses biens revinrent à l'ordre hospitalier de saint-Jean-de-Jerusalem. A Hyères, ils furent don affectés à la commanderie hospitamière de Beaulieu (prés de Solliès) qui les afferma d'abord à divers particuliers. Mais en 1673, elle les céda à la ville, par bail emphytéotique, moyennant une rente annuelle de 210 livres. La chapelle fut laissée aux pénitents bleus jusqu'en 1765, date à laquelle la commune transforma la chapelle en halle. En 1769-1770, elle fit procéder à l'aménagement d'un niveau intermediaire, avec démolition des voutes et construction d'un escalier interieur.
Aprés ces travaux, la chapelle abritait toujours des boutiques, la salle haute servait de grenier, et le niveau intermédiaire nouvellement crée fut utilisé comme salle de réunion par le conseil municipal qui continuera à y sieger jusqu'en 1913.